vendredi 22 février 2013

samedi 16 février 2013

Opération Serval

On n'a donc rien vu de la guerre au Mali - ou presque.
Les deux seules images qui valent le coup sont celles-là :



La première a fait un petit scandale (les soldats ont le droit de tuer, mais pas de faire les malins avec des masques tête de mort), la seconde est un cliché de la très célèbre pancarte que l'on trouvait dans le sud du Maroc.

vendredi 15 février 2013

Sauter la mer

Dimanche, OR Tambo, lundi Plaisance puis Gillot (dont les noms officiels ont changé il y a longtemps, mais je m'en fous, je garde les dénominations de mon enfance).
Neuf jour chez moi, neuf petits jours chemin des brises, into the Mountain, oté sa mi atand sa, mi vë rant mon tikaz, mi vë kal terla, assiz à terre, argad lo siel, mi vë sant la pli, lodeur la rényon, manj mon ticari, boir mon dodo, bat karé sindni...


Et après, je reviendrai, mais j'en aurai sans doute pas trop envie. Six ans, c'est long, et il faudra une septième année encore avant de rentrer définitivement.

mardi 5 février 2013

Willem président !

A Angoulême, j'étais bien décidé à voter.
D'abord, j'adore les votes : on s'implique, on débat, puis on râle comme des poux quand le résultat ne nous plait pas.
Ensuite, j'avais une vraie frayeur, celle de voir ce vieux barbon hirsute d'Alan Moore l'emporter (plusieurs auteurs m'ont dit vouloir voter pour lui). Depuis des années, je suis un militant anti-Moore pur et dur (rejoignant en cela le micro-mouvement "No more Moore" de Stéphane Oiry).
Avec Serge, nous avions décidé de voter Willem - éventuellement Ware, pour ce qui me concerne, mais quand même plutôt Willem. Pas de bol, le jour où je me suis rendu à l'espace Franquin pour y déposer mon bulletin, le bureau de vote était fermé (entre 13h et 15h, je crois). Du coup, pas de vote en ce qui me concerne (Serge a eu plus de chance, il est tombé plus tard sur une urne volante qui circulait dans le festival).

Fondamentalement, j'accorde beaucoup moins d'importance aux Grands Prix qu'aux prix du meilleur album, parce que je pense que ce sont les livres qui comptent, mais enfin, j'espérais bien que Willem remporte quelques voix, tant il me semble être un auteur majeur, incroyablement singulier, et d'une intégrité incomparable.

Et donc voilà, Willem a gagné, Willem président, Willem a niqué sa race à Alan Moore, et une partie du petit monde monde de la bd se tord de douleur, et crie sa rage et son indignation. Crevez tous, bande de cloportes, Willem est le  Roi ! Et je bois une bonne Primus à sa santé !


Une fois, c'était en Afrique du Sud, nous étions invités au Comics Brew des Bitterkomix, il y avait Willem, adorable, curieux de tout, génial, drôle. On est dans un bar près du Cap, il y a une sorte de karaoké naze au fond de la salle. Il prend le micro, met un titre rock'n'roll 50's et se met à hurler comme un sagouin, le visage écarlate, effrayant au passage toute la salle de karaoké.
Vive Willem ! Longue vie au provo ultime !

Une affaire d'hommes


Le vieux papa me dit : "Techniquement parlant, Etats-Unis est meilleur que Nanga Steve. La ceinture Turbo King ne devrait pas lui échapper. Et il ne faut pas oublier qu'Etats-Unis est celui qui a importé le catch américain dans le catch congolais."
N'empêche les myriades de marmailles qui courent partout dans le stade vélodrome de Kintambo n'ont qu'un seul nom aux lèvres : Nanga Steve, le champion de Kinshasa. Ils en profitent pour chanter en choeur "Voler n'est pas bon" (qui est une chanson qui clôture une émission locale de faits divers).


Le championnat Turbo King ("une affaire d'hommes") est censé clôturer la saison de catch, et donc, partant, réunir les plus grandes stars du pays. Mais comme le brasseur aime les choses carrées, il n'est pas question que les féticheurs (qui font, je le rappelle, tout l'intérêt du catch congolais) interviennent. Ce sera du catch sans magie. Première déception.




Malgré tout, l'ambiance est électrique, ça se bouscule autour du ring, les supporteurs des deux stars se défient, se battent même un peu, et la police nationale congolaise chicote qui s'excite trop.

Les deux premiers combats se passent dans une sorte de brouhaha général, on ne voit pas bien le ring, et même Chien-Méchant (un de mes catcheurs préférés) passe presque inaperçu (alors même que les entrées en scène de Chien-Méchant, enchaîné et tenu vigoureusement en laisse par son staff, sont normalement particulièrement spectaculaires). D'ailleurs il perd son combat, ce qui m'agace (et Japana gagne le sien). En plus, il se met à pleuvoir.

Enfin la finale tant attendue arrive. La tension est à son paroxysme. Nanga Steve monte le premier sur le ring, avec sa très belle cape d'argent et son masque mexicain impressionnant. Etats-Unis se fait attendre. Le speaker hurle ses commentaires avec la voix de Joey Starr. Enfin, le challenger arrive, les deux hommes se défient, et la baston commence. Nanga Steve réussit une superbe projection qui assomme littéralement Etats-Unis, mais envoie aussi à terre l'arbitre qui perd connaissance. Du coup, il faut chercher un nouvel arbitre, et personne ne décompte le k.o. d'Etats-Unis. Ca sent la triche. Objectivement, Nanga Steve devrait avoir gagné, et quand enfin un nouvel arbitre monte sur le ring, comme par hasard, Etats-Unis revient à lui : tout est à refaire.
Etats-Unis, fou de rage, attaque violemment Nanga Steve et le frappe à plusieurs reprises dans les "bijoux de famille" selon l'expression du speaker-joey-starrien. Ces mauvais gestes seraient normalement lourdement sanctionnés, mais on l'avait annoncé au début du match : "Disqualification eza té".


Alors évidemment, Nanga Steve n'est plus vraiment en mesure de contrer les attaques d'Etats-Unis, et au bout de quelques minutes seulement, il finit par perdre par k.o..
C'est l'éruption de colère dans le stade vélodrome : on crie à la triche, au scandale. Non seulement, tout ça semble chiqué (Piroins, outré, me dit "c'est du théâtre pas du combat"), mais en plus le combat a duré quelques minutes seulement.

Les flics se déploient pour s'interposer entre les deux camps de supporteurs  Nanga Steve - qui a repris ses esprits - refuse de descendre du ring, Etats-Unis danse de joie et fait un tour d'honneur, les caméras de télévision enregistrent les réactions indignées des spectateurs. On peut craindre l'émeute, et, de mon point de vue, elle serait légitime, tant il est évident que le match n'a pas été correct.



Mais rien n'y fait, les brasseurs hollandais offrent un chèque de 5 000 dollars et un "bar" de catégorie 2 à Etats-Unis, déclaré officiellement vainqueur, et l'affaire est dans le sac malgré la mauvaise humeur du public.

La prochaine fois, j'irai à Matete : il parait qu'il y a là-bas un catcheur-féticheur redoutable qui est capable de plonger sa main dans ton ventre, d'en sortir tes intestins et de les manger devant toi. Il doit bientôt affronter un champion du Katanga.